Voir des Visages est vital: le visage en psychothérapie

Le visage : miroir de l’âme

Quelle joie de voir à nouveau les visages des autres ! Visages de nos proches aimés, visages d’inconnus dans la rue, à la terrasse des cafés. J’ai envie de dire bonjour à toute personne dont je vois le visage. D’ou vient cette joie ? Je suis à nouveau en interaction vivante et directe avec l’autre. Je le reconnais et il me reconnait, son visage m’intrigue. D’ou l’importance du visage en psychothérapie. Je n’ai jamais pu me résoudre à faire des séances masquées.

Quand je vois son visage, je reconnais immédiatement l’autre comme être humain différent et proche . Par les expressions combinées et toujours mouvantes de ses yeux, de sa bouche, de son front, de ses sourcils il me communique cette impression d’étrangeté et de proximité.. Chaque petit détail de sa morphologie s’anime pour exprimer ce qu’il ressent de manière unique . Aucun visage ne ressemble à un autre parce que chaque personne est unique et que chaque corps est unique.

Pour déshumaniser une personne, il suffit de lui cacher le visage.

Autoportrait en séance d'art-thérapie avec Cécile Orsoni art-thérapeute. Une femme fait son autoportrait qui est aussi le portrait de sa mère
Autoportrait d’une femme en séance d’art-thérapie: c’est aussi le portrait de sa mère. A
nalyse de cette image sur le site de Cécile Orsoni

Le masque dépersonnalise les relations humaines

Avec un masque nous devenons plus interchangeables car nous perdons peu à peu l’envie de déchiffrer le visage et les expressions de l’autre, uniquement visible par les yeux. Nous entrons alors dans des relations impersonnelles ou nous sommes en interaction avec une autre dans un but social utilitaire. Le boulanger n’est plus une personne avec un visage qui me dit si aujourd’hui il est joyeux ou triste mais uniquement celui qui va me servir la baguette dont j’ai besoin. Je pourrais tout aussi bien me faire servir par un robot.

Nous devons d’ailleurs nous interroger sur le fait que les musulmans intégristes demandent aux femmes de cacher entièrement leur visage en laissant uniquement paraître les yeux. N’est-ce pas une manière de dépersonnaliser la femme et de la réduire à un objet interchangeable ?

Avant le COVID les relations humaines étaient distanciées par des interfaces virtuelles. Nous communiquons de plus en plus par l’intermédiaire des écrans. Des images de nos visages se démultiplient sur internet. Il y a beaucoup de masques de nous même sur les sites et peu de vraies rencontres : celles où le visage de l’autre n’est jamais figé où il est toujours vivant, en mouvement. Le visage me dit que je ne peux m’approprier l’autre car à tout moment son expression m’échappe, c’est l’infini de l’autre qui se manifeste nous dit le philosophe Emmanuel Lévinas dans Ethique et Infini. Nous devons veiller à ne pas nous habituer aux masques pour que les relations humaines ne se détériorent pas.

Le visage en psychothérapie

Les petits-enfants qui n’ont pas pu voir suffisamment de visages présentent des troubles du développement car les bébés apprennent à s’exprimer en imitant les expressions qu’ils lisent sur les visages des autres. Avec le visage de l’autre ils apprennent l’empathie : la capacité de comprendre les émotions de l’autre, de s’identifier à la tristesse ou à la joie qu’ils lisent sur les visages.

Lors d’une séance d’art-thérapie et de psychanalyse, je propose le jeu du miroir à une femme adulte. Nous sommes face à face .

Cécile Orsoni

cliquez ici pour lire la suite de l ‘article sur le site de Cécile Orsoni art-thérapeute et psychanalyste