Séances de musicothérapie pour les enfants de femmes victimes de violence au Château de Versailles

Des séances de musicothérapie et conte pour les enfants et les jeunes filles

Ces séances de musicothérapie sont proposées aux enfants des femmes victimes de violences. Dans le même cadre féérique du Château de Versailles, cet accompagnement en musicothérapie et par la médiation du conte, s’adresse à des enfants âgés de 5 à 13 ans. Un autre groupe est ouvert aux jeunes filles (jusque 18 ans ), ayant subis des violences.

La musicothérapie active pour retrouver la joie et trouver sa place

La musicothérapie auprès d’enfants pour s’exprimer, et retrouver la joie de vivre en créant 

Son objectif est double : il s’agit de permettre aux mères et aux enfants de tisser, au Château, un nouveau lien grâce à la création. Il s’agit aussi d’aider ces enfants par un accompagnement à long terme. Oser s’exprimer, vivre leurs émotions par le détour de l’art et renouer avec leur élan créatif dans un espace protégé et prestigieux, tels sont les enjeux pour eux. En trouvant progressivement leur place au sein d’un groupe soutenant, ils modifieront leur rapport à eux-mêmes, et en particulier à leur traumatisme, à leur famille et aux autres. Ils expérimenteront ainsi un quotidien plus serein.   

La musicothérapie pour retrouver confiance en soi et se réaproprier ses émotions

Devenir auteur de son expérience

Notre intention est que chaque enfant retrouve confiance en lui. Cela passe d’abord par une réappropriation de son corps et de ses perceptions, via le chant, les percussions corporelles, et les jeux sur instruments. Puis des créations gestuelles et sonores groupales viendront porter et soutenir sa production personnelle. L’écoute et la création d’histoires sonores, au sein du cadre propice du Château de Versailles et de ses jardins, vont mobiliser sa capacité d’imagination, de jeu et de création. Il se sentira auteur de ses expériences en atelier, puis, peu à peu, en dehors de l’atelier.

Laisser une trace et créer du lien

Un cahier de dessin et d’écriture sur lequel chaque enfant pourra, s’il le souhaite, laisser une trace de ses émotions et ressentis fera lien entre les ateliers. Il constituera aussi un possible socle d’échanges entre mamans et enfants. 

A terme, nous envisageons d’ailleurs l’organisation d’un projet créatif commun entre les mamans et les enfants.

Ces ateliers animés par la même musicothérapeute ne requièrent aucune compétence physique ou artistique particulière.

N’hésitez pas à inscrire vos enfants dans ce groupe limité à 8 enfants. 

Comment inscrire les enfants aux séances de musicothérapie ?

Chaque femme qui s’inscrit aux séances d’art-thérapie peut inscrire gratuitement ses enfants à cet atelier musique et le conte. Les séances ont lieu dans les collections et dans les salles d’atelier du château de Versailles ou dans le parc du Château pour les beaux jours, deux fois par mois le samedi matin de 9 heures 45 à 13 heures, à partir du 13 mai 2023.

Les séances sont animées par Béatrice Thouvenot-Fourgeaud, musicothérapeute et art-thérapeute. Elles sont organisées par l’association Art et Thérapie

Début des séances d’art-thérapie : le 13 mai 2023. Les séances s’arrêtent en juillet et août puis reprennent en septembre 2023.

Inscriptions par téléphone auprès de Cécile Orsoni 06 78 73 94 48

Séances d’art-thérapie pour les femmes au château de Versailles: bouger, tracer, dire

art-thérapie au château de Versailles pour les femmes victimes mai 2022

Un cadre valorisant et rassurant pour une psychothérapie sur le long terme

Malgré les difficultés qu’elles traversent, les femmes sont venues régulièrement et désirent poursuivre la psychothérapie qui est devenue très précieuse pour elle. Le cadre du château de Versailles est perçu comme quelque chose de très valorisant dont notamment la possibilité de pouvoir s’exprimer corporellement dans les salles fermées au public. L’accès à ces salles est perçu comme un grand privilège par toutes. L’expression corporelle libre et sans les contraintes habituelles du corps dans un musée permet une vraie libération. La salle d’atelier dans laquelle nous nous retrouvons est perçue par elle comme un espace rassurant qu’elles peuvent s’approprier de manière plus intime.

Une entraide et une intimité rassurante se crée lors des séances en groupe

Toutes disent avoir trouvé un repère réconfortant avec ces séances d’art thérapie qui leur permettent de trouver une entraide auprès des autres, de se réapproprier leurs corps et leurs émotions donc de sortir de la dissociation. Elles apprécient également l’engagement féministe des thérapeutes qui permet un éclairage sociologique sur la société patriarcale dont elles sont victimes. Le fait de se rendre compte que leur souffrance est partagée par d’autres leur permet de sortir de la honte et de la culpabilité liée aux manipulations de leurs persécuteurs.

L’art- thérapie permet de vivre un moment de joie et de retrouver un rapport de plaisir au monde et à soi

Les participantes expriment  avoir passé des moments de joie et de détente. Ces moments de joie au milieu de souffrances sont notamment rendus possibles par l’art thérapie qui permet d’aborder la psychothérapie de manière ludique et créative.

Ce premier groupe reste ouvert aux inscriptions et nous espérons pouvoir accueillir deux d’ participantes à partir de septembre 2022. L ‘aventure continue !

Séances d’art-thérapie pour les femmes victimes de violences au Château de Versailles

Dans un espace architectural et historique exceptionnel, ces séances d’art-thérapie s’adressent à toute femme en recherche d’un mieux-être et d’une meilleure connaissance de soi par l’expression corporelle et le dessin.

A toutes les femmes qui souhaitent aller mieux, reprendre confiance en soi, retrouver une relation de confiance avec les autres, retrouver le plaisir de vivre, se réapproprier son corps de manière positive, nous proposons des séances d’art thérapie dans le cadre magnifique du château de Versailles. Deux fois par mois, nous nous retrouverons en toute intimité dans une salle d’atelier du château de Versailles, belle et lumineuse, aménagée pour la liberté et le bien-être du corps et de l’esprit.

L’art-thérapie à votre rythme par le mouvement et le dessin

Il s’agit de se retrouver entre femmes, et d’aller mieux en s’exprimant grâce au dessin, au mouvement et à la danse. Aucune compétence technique ou physique n’est requise mais juste votre envie d’aller mieux. Vous n’avez pas besoin de savoir dessiner ou de savoir danser. Nous pourrons également avoir accès aux salles du château et au parc quand il fera beau.

Petit à petit et à votre rythme, vous pourrez vous exprimer par la création et partager votre vécu avec un petit groupe accompagné par deux arts thérapeutes professionnels de l’association Art et Thérapie. Vous serez toujours guidées par les mêmes thérapeutes avec qui se créera une relation de confiance ainsi qu’avec les autres femmes du groupe.

N’hésitez pas à vous inscrire dès maintenant ! Le groupe sera limité à 8 personnes.

Séances d’art-thérapie pour les femmes victimes de violences :

Où, quand, comment ?

Ces séances sont gratuites pour les femmes envoyées par les structures concernées. Les séances ont lieu dans les collections et dans les salles d’atelier du château de Versailles ou dans le parc du Château pour les beaux jours.

Deux demi-journées par mois le samedi matin de 10 heures à 13h à partir de mars 2022.

Les séances sont animées par Cécile Orsoni art-thérapeute et Margaux Caldi danse-thérapeute . Elles sont organisées par l’association Art et Thérapie .

Les inscriptions aux séances d’art-thérapie restent ouvertes

Début des séances de danse et art-thérapie : mars 2022. Les séances s’arrêtent en juillet et aout puis reprennent en septembre 2022.

Inscriptions par téléphone auprès de Cécile Orsoni : 06 78 73 94 48

Cécile Orsoni art-thérapeute et psychanalyste

Cécile Orsoni art-thérapeute et psychanalyste association Art et Thérapie Château de Versailles

Cécile Orsoni est art thérapeute et psychanalyste. Elle est membre de la Société Française de Psychanalyse Intégrative (Paris). Elle est titulaire du diplôme d’études supérieures universitaires d’art-thérapie de Paris VIII. Ses études de philosophie et d’arts plastiques, centrées sur le corps, la psychanalyse et la création, la mènent naturellement à l’art-thérapie. Depuis 15 ans, elle a mis au point une psychothérapie centrée sur l’expression non verbale et la psychanalyse. Elle travaille dans son cabinet à Versailles et en institution. Cette psychothérapie pour tous les âges, associe art-thérapie (peinture, dessin), thérapie psycho-corporelle et psychanalyse.

En 2017, elle fonde l’association Art et Thérapie qui lutte contre la souffrance psychique et physique par la mise en place de séances d’art-thérapie transversales.L’association Art et Thérapie est particulièrement engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

L’art thérapie transversale associe plusieurs approches thérapeutiques comme la danse et l’art-thérapie. Cette thérapie permet de prendre en compte la personne dans la totalité de son expérience psycho-sensorielle.

En 2004, elle monte les ateliers d’arts plastiques au Château de Versailles, qui la sollicite en 2019 pour organiser des séances d’art-thérapie.

www.cecileorsoni.com

Margaux Caldi danse-thérapeute

Margaux Caldi danse thérapeute association Art et Thérapie

Margaux est spécialiste de la thérapie par l’expression corporelle, la danse, le mouvement.

Elle poursuit une licence en psychologie à l’Université de Concordia à Montréal ou elle commence à travailler dans un centre d’art thérapie pour adultes ayant des maladies neuro-dévelopementales. Dans ce centre elle travaille auprès d’une thérapeute par la danse et le mouvement qui lui transmet sa passion. Elle poursuit son Master de Science en Thérapie par la Danse et le Mouvement à l’Institut Pratt à New York. Durant ce master elle travaille dans des hôpitaux psychiatriques et dans une école pour enfants autistes ou ayant des problèmes de comportement.

Jean Jacques Sanchez danseur et chorégraphe, association Parrêsia

Jean Jacques Sanchez danseur chorégraphe association Art et Thérapie

Jean-Jacques Sanchez (danseur, chorégraphe, réalisateur) a dansé dans plusieurs compagnies contemporaines en France et à l’étranger. Ses premières expériences de chorégraphe se font dans le domaine de l’événementiel. Il écrit des chorégraphies et met en scène des conventions internationales pour des grandes entreprises, des spectacles de type historiques, des cérémonies d’ouverture d’événements sportifs, ou encore des concerts prestigieux.

Avec sa compagnie, il développe un travail de recherche et d’exploration en danse utilisant la composition chorégraphique instantanée et des procédés in situ qui ouvrent ses performances et spectacles à tous types de lieux, d’environnements architecturaux et de configurations humaines. Il dispense des workshops destinés aux amateurs et professionnels dans divers centres urbains en Europe, en Chine et au Brésil. Il mène des ateliers chorégraphiques de création avec des groupes de séniors, des adolescents en France et au Brésil.

Formé à l’Institut national de l‘audiovisuel et à l’école des Gobelins, il réalise plusieurs essais cinématographiques liés à ses travaux de chorégraphe. En 2021, il est lauréat d’une bourse d’écriture dans le cadre du dispositif Adami Déclencheur pour la réalisation d’un court métrage dans lequel la danse agit, au-delà des différences de génération et de culture, comme moteur d’inspiration et d’unité entre les gens.

Il élabore de nouvelles interventions chorégraphiques in situ dans le sud de la France puis à Versailles notamment pour la création Dans(e) ces paysages-Jardins secrets. Il travaille également à la suite du monologue dansé Leçon d’amour et d’échafaud commandé à l’autrice Perrine Lorne sur le thème de la reine Marie-Antoinette dont l’acte I a été présenté en septembre 2020 au festival Plastique Danse Flore. C’est dans le cadre de ses ateliers les aventures chorégraphiques qu’il rencontre Cécile Orsoni et coopère à la proposition d’ateliers d’art-thérapie dans le château de Versailles.

www.jeanjacques-sanchez.fr

Psychanalyse et art-thérapie: une psychothérapie ouverte

Les séances de psychanalyse intégrative et art-thérapie reprennent

Dans la psychanalyse intégrative que je propose je me réfère aussi bien de Freud que de Jung, Winnicott, Reich, Carl Rogers ou Luce Irigaray. L’idée est de ne pas s’enfermer dans une théorie mais de voir comment les unes s’enrichissent des autres afin de mettre au point une psychothérapie qui puisse prendre en compte la complexité des situations de chacune et chacun.

Une psychothérapie personnalisée.

J’adapte le cadre à la problématique de chaque personne afin que la psychothérapie soit la plus personnalisée possible. C’est vous qui me guidez dans ce que je peux proposer. En fonction de ce que nous sentons être bon pour vous je peux vous proposer d’allier à la psychanalyse l’art thérapie (peinture, modelage), le théâtre, l’hypnose ou une psychothérapie corporelle. La souplesse du cadre nous permet de cibler ce qui vous permettra d’aller mieux en restant toujours attentif au changement dans le processus de votre psychothérapie.
Je suis soucieuse de ne pas plaquer sur vous un cadre rigide qui ne vous correspondra pas.

Séances d'art-thérapie et psychanalyse en petit groupe avec Cécile Orsoni, stage d'art-thérapie 2018
Stage d’art-thérapie et psychanalyse avec Cécile Orsoni été 2018 dans les Cévennes

les séances d’art thérapie sont complémentaires des séances de  psychanalyse.

La création par la peinture, le dessin, modelage vous permet de retrouver l’expression symbolique de l’enfant que vous étiez, l’art thérapie vous permet à nouveau de jouer sans crainte d’être jugé c’est-à-dire sans résultat attendu.

Avec la psychanalyse vous pouvez interpréter ce moment de création, mettre des mots sur ce que votre inconscient a exprimé en images.

les images de vos rêves seront pour nous de précieux alliés par cette découverte de vous-même. La psychanalyse permettra de comprendre ce que vous dit votre inconscient et de le voir comme un guide positif.

Du nouveau pour cette rentrée : des séances de théâtre et psychanalyse en petits groupes.

Je vous propose de nous retrouver régulièrement en petits groupes ( 8 persones maximum) pour faire du théâtre. Ces séances de psychodrame permettront à chacun de jouer des scènes conflictuelles de sa vie pour en résoudre quelque chose grâce à l’appui du groupe. Vous retrouverez la joie de faire  « comme si ». Vous arrêterez de vous culpabiliser en prenant conscience que vous n’êtes pas seuls, que d’autres partagent un vécu similaire. En jouant ces scènes vous vous rendrez compte que vous pouvez changer vos relations avec les autres.

Cécile Orsoni

Article complet et informations sur les séances d’art-thérapie et psychanalyse de Cécile Orsoni

Voir des Visages est vital: le visage en psychothérapie

Le visage : miroir de l’âme

Quelle joie de voir à nouveau les visages des autres ! Visages de nos proches aimés, visages d’inconnus dans la rue, à la terrasse des cafés. J’ai envie de dire bonjour à toute personne dont je vois le visage. D’ou vient cette joie ? Je suis à nouveau en interaction vivante et directe avec l’autre. Je le reconnais et il me reconnait, son visage m’intrigue. D’ou l’importance du visage en psychothérapie. Je n’ai jamais pu me résoudre à faire des séances masquées.

Quand je vois son visage, je reconnais immédiatement l’autre comme être humain différent et proche . Par les expressions combinées et toujours mouvantes de ses yeux, de sa bouche, de son front, de ses sourcils il me communique cette impression d’étrangeté et de proximité.. Chaque petit détail de sa morphologie s’anime pour exprimer ce qu’il ressent de manière unique . Aucun visage ne ressemble à un autre parce que chaque personne est unique et que chaque corps est unique.

Pour déshumaniser une personne, il suffit de lui cacher le visage.

Autoportrait en séance d'art-thérapie avec Cécile Orsoni art-thérapeute. Une femme fait son autoportrait qui est aussi le portrait de sa mère
Autoportrait d’une femme en séance d’art-thérapie: c’est aussi le portrait de sa mère. A
nalyse de cette image sur le site de Cécile Orsoni

Le masque dépersonnalise les relations humaines

Avec un masque nous devenons plus interchangeables car nous perdons peu à peu l’envie de déchiffrer le visage et les expressions de l’autre, uniquement visible par les yeux. Nous entrons alors dans des relations impersonnelles ou nous sommes en interaction avec une autre dans un but social utilitaire. Le boulanger n’est plus une personne avec un visage qui me dit si aujourd’hui il est joyeux ou triste mais uniquement celui qui va me servir la baguette dont j’ai besoin. Je pourrais tout aussi bien me faire servir par un robot.

Nous devons d’ailleurs nous interroger sur le fait que les musulmans intégristes demandent aux femmes de cacher entièrement leur visage en laissant uniquement paraître les yeux. N’est-ce pas une manière de dépersonnaliser la femme et de la réduire à un objet interchangeable ?

Avant le COVID les relations humaines étaient distanciées par des interfaces virtuelles. Nous communiquons de plus en plus par l’intermédiaire des écrans. Des images de nos visages se démultiplient sur internet. Il y a beaucoup de masques de nous même sur les sites et peu de vraies rencontres : celles où le visage de l’autre n’est jamais figé où il est toujours vivant, en mouvement. Le visage me dit que je ne peux m’approprier l’autre car à tout moment son expression m’échappe, c’est l’infini de l’autre qui se manifeste nous dit le philosophe Emmanuel Lévinas dans Ethique et Infini. Nous devons veiller à ne pas nous habituer aux masques pour que les relations humaines ne se détériorent pas.

Le visage en psychothérapie

Les petits-enfants qui n’ont pas pu voir suffisamment de visages présentent des troubles du développement car les bébés apprennent à s’exprimer en imitant les expressions qu’ils lisent sur les visages des autres. Avec le visage de l’autre ils apprennent l’empathie : la capacité de comprendre les émotions de l’autre, de s’identifier à la tristesse ou à la joie qu’ils lisent sur les visages.

Lors d’une séance d’art-thérapie et de psychanalyse, je propose le jeu du miroir à une femme adulte. Nous sommes face à face .

Cécile Orsoni

cliquez ici pour lire la suite de l ‘article sur le site de Cécile Orsoni art-thérapeute et psychanalyste

Séance d’art-thérapie :image du corps et image de soi

Je partage dans cet article un extrait de mon mémoire de master en art-thérapie à Paris 8 en 2014 dont le titre est: « Image du corps et image de soi en art-thérapie« . Je voulais montrer comment lors d’une séance d’art-thérapie l’image de soi se symbolise par une image du corps c’est à dire par la perception subjective du corps qui exprime une histoire.

Comme dans un feuilleton vous pourrez suivre quelques séance d’art-thérapie avec des analyses d’images produites par une même personne pendant les séances. Ces interprétations prennent sens dans un contexte global sur le long terme qui est le processus de la thérapie: les comportements de la personne, les échanges psychanalytiques, les émotions ressenties par la personne pendant les séances, la comparaison avec les autres images.

Séance 1: le dessin du rêve


Dans l’atelier F me raconte un rêve qu’elle a noté sur son petit carnet et dont elle a fait plusieurs croquis : dans ce rêve  elle plane dans les airs et s’envole dans la lumière. Elle ressent une grande impression de bien-être et de libération. Ici F me révèle son désir de « se lâcher » comme elle l’avait déjà exprimé dans les cours de peinture, elle désire une peinture gestuelle avec les mouvements du corps libres, affranchis du poids de toute contrainte. On voit que le plaisir et la liberté du corps sont en jeu dans ce rêve.

 Elle choisit un croquis qui illustre bien cela et le dessine en grand format .Le dessin terminé, nous en parlons. Elle dit qu’elle n’arrive pas à se laisser aller dans ce dessin, elle reste « bloquée » et ne peut pas exprimer cette impression de vol et de liberté. En effet son dessin est compartimenté avec des formes plutôt raides et géométriques qui n’expriment pas la fluidité et la liberté mais le contraire. Je note une forme en éclair au milieu de la feuille assez agressive et qui coupe le dessin en deux.  Je lui demande de continuer de noter et dessiner ses rêves pour la prochaine séance.

Cécile Orsoni art-thérapeute, psychanalyste

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Image 1 : F. 10 février 2012. Sans titre. Pastel sec. 30 x 45 cm.

suite de l ‘article sur le site de Cécile Orsoni

La médecine narrative: l’écriture en contexte de soin

A propos de l’écriture

L’écriture, elle-même, au sein d’atelier de formation à visée thérapeutique ou du moins réflexive, se place comme médiation, un pas de côté, façon d’approcher un processus créatif, une expression au plus près des savoir-faire des patients et des soignants. Une des questions de l’écriture et de la lecture envisagées, vécues comme thérapeutique, sous-tend le patient et le soignant porteurs d’une histoire en jeu dans la relation. L’ écoute empathique des malades. Le sens du terme thérapeutique est entendu comme un ensemble de gestes et d’attitudes qui englobent le confort du patient-e. Proximité et emprunt du terme care dans la langue anglaise. 

art-thérapie et écriture Paris

La médecine narrative

Deux objectifs de la médecine narrative : établir une relation médecin-malade de qualité et d’aider les soignants à réfléchir sur un métier dont l’exercice leur fait côtoyer quotidiennement la souffrance et la mort (Goupy et Le Jeunne, 2016, p.15).

Venir (Etre) avec soi, entendre et écouter les échos d’une situation soignante : approcher l’inconnu présent dans l’acte technique et la parole, celle qui touche un point vital, l’accompagnement vers la mort, par exemple. L’unité, quel juste mot, des soins palliatifs, espace explicite, cherche et recherche la place et la présence des mots tout comme le silence au chevet du patient-e et de sa famille. Espace de transition, d’émotions concentrées où le récit est là, accompagne la personne dans sa fin de vie.

Se former à la pratique du soin, questionner les gestes et les ressentis sont objets de formation. « La première fois où j’ai été confronté à la mort », « quand j’ai vu la famille divisée au chevet du patient, je me suis dit… », « mon impossibilité à… ». Ces incipit, propositions d’écriture dans l’atelier, à partir de phrases entendues, viennent là, amorcer le récit d’un retour sur la pratique du soignant-e. En atelier d’écriture avec les soignants, nous visitons ou revisitons la part sensible engagée dans l’acte du soin. L’appui sur des textes tels ceux de font témoignages d’un récit : fiction vivante.

Origine de la médecine narrative.

Revenons aux mots médecine narrative. Elle, la médecine narrative, situe une nouvelle approche des soins, dès les années 2000 (Rita Charon, Université de Colombia aux Etats-Unis en 2000) centrés sur le patient. La formation des soignants transmet des outils puissants pour « reconnaître, absorber, interpréter et métaboliser les histoires de maladie » (La médecine narrative, une révolution pédagogique ? sous la direction des Pr François Goupy et Pr Claire Le Jeune préfacé par Rita Charon, Med-Line, 2018).

La médecine en tant que discipline professionnelle fait partie des Humanités : connaissances et savoirs intrinsèquement liés à une pratique : une proximité relationnelle inhérente à l’exercice du métier. A une éthique. Articulation des savoirs de connaissances et d’expériences.

Le récit.

La médecine narrative se saisit du récit, des histoires, de fils tissés. Une histoire de temps et de perceptions temporelles multiples : une relation.

La relation entre le sujet et l’autre, la relation thérapeutique est au cœur des soins (le care). Nous le savons, avons entendu des phrases telles que « mon médecin traitant (bien-traitant) », « je te recommande untel, il est sympa, il a compris, il a pris le temps de… ». Martin Winkler notamment dans le Chœur des femmes raconte la pratique d’un médecin gynécologue expérimenté. Ce dernier reçoit une stagiaire brillante, impatiente. Impatiente de comprendre au premier regard la pathologie de la jeune femme venue consultée. Efficace regard, réponse convoquée, problème réglée. Aux côtés de ce médecin, elle découvre la lenteur, les raisons non explicites à première vue d’une consultation. Recevoir, écouter cette jeune patiente qui vient (juste) pour donner de ses nouvelles, raconter, être écouter par « son » gynécologue, seul confident de sa vie d’adolescente bouleversée par sa vie sexuelle. Elle, stagiaire, le comprendra au fil de son stage.

Un séminaire associé à la Chaire de philosophie, médecine et éthique du soin, se nomme « Ralentir travaux ». « Ralentir travaux » est une reprise du texte (titre) de Paul Eluard, de René Char, d’André Breton crée en Vaucluse (1930). Opération d’éparpillement au vent de la poésie déjà construite produit une transformation du style et du regard automatiquement construit. Regarder, déconstruire pour observer une éthique du soin en l’écrivant est la démarche suivie par la médecine préventive.

La patience du soignant, sa recherche du pourquoi cette consultation, « que me demande ce patient, cette patiente, à moi, soignant-e ? ». Réciproquement, le sujet malade, personne à part entière, interroge le,la soignant-e dont le savoir et l’expérience sont mis au service d’une relation naissante. L’écriture de la maladie par le patient, sa maladie, ses ressentis.

 Je reprends ce titre « Ralentir travaux » évocateur d’un temps recherché, retrouvé parfois à écouter, à écrire, à réfléchir par le recueil du récit du patient et du soignant dans une pratique soignante. Quel rapport ai-je avec la souffrance, la mort ? Comment je vis cet épisode irrémédiable qu’est la mort ? Comment l’écriture et la lecture composent et recomposent cet éparpillement du moment ? Comment soigner en rassemblant, en créant par la métamorphose des récits (fils de vie) une relation de confiance ?  Ecrire en son nom, être au coeur du récit de la pratique, être sujet de son écriture.

L’atelier d’écriture

De ma place d’animatrice, l’atelier d’écriture est le lieu où s’expérimente la lecture (support littéraire), l’écriture et le regard distancié lié à la pratique soignante. De façon explicite, l’atelier d’écriture est un espace où se dépose des histoires de vie avec trois étapes pour le médecin selon la méthode de Rita Charon :

– L’attention à l’autre, au texte écrit en atelier et lu. Ce partage demande un respect et une absence de jugement à propos de son propre texte et celui d’un autre participant de l’atelier

– La représentation soit donner forme au récit produit et entendu. Quel est le rapport que j’entretiens, que chacun-e, avec la maladie, avec cette patient-e, avec la mort ?

– L’affiliation entre médecin et patient-e ou entre soignants et ses effets : empathie, coopération renforcée, confiance.

Concrètement, le passage par l’écrit permet pour celui ou celle qui recueille le témoignage une distance réflexive plus grande que l’oral vis-à-vis de ce qui lui est apporté : peser les mots, organiser les idées, dissocier le temps d’écriture du texte et du temps de partage. L’écriture est un bon support de réflexivité

La forme sollicitée est celle du récit. La nécessité de prendre en compte le contexte de son énonciation : qui parle à qui ? où ? quand ?

L’organisation des idées par le narrateur-trice dont la posture n’est pas celle de l’auteur. Façon de repérer la distance et le degré d’implication dans l’histoire. Stratège pour mettre en scène un désarroi par exemple. Le « dessous » du soin.

L’animatrice d’atelier que je suis veille à favoriser l’écriture de récits, à mesurer les difficultés (écrire, dire, narrer) ainsi que la recherche de plaisir et de la créativité.

Les retours, sans interprétation ni analyse, sur les textes repèrent le choix des mots, la relation du scripteur avec son accompagnement et aussi la nature effective de l’écrit. Exemple : quel est le genre de l’écrit (prose, document administratif légal…), la métaphore dominante, l’intrigue, le sens et le désir donné par l’auteur ? Quelle portée, quelle envie de partage ? Les textes sont lus au sein du groupe et commenté par chaque participant-e. Sont force d’apprentissage pour l’écriture de chacun.

L’atelier d’écriture : une pratique formative.

Bref descriptif du déroulement de la formation aux écrits auprès de soignant-es (nous parlons de soignants indifféremment de leur profession : anesthésiste, aide-soignant, médecin, infirmier):

  • après une présentation du dispositif de l’atelier, écriture et lecture dans un cadre de confidentialité, un recueil des attentes, la constitution de l’entité groupe sera primordial pour créer des interactions et une « boite » de résonnance en capacité d’initier une analyse de pratiques soignantes.
  • lectures de textes issus de la littérature (cf références littéraires citées plus haut dans le texte) organisées autour d’une thématique : l’accueil, les premières fois de la rencontre soignant-e, patient-es, le temps. Le choix des textes diversifiés traverse la littérature du polar à la poésie. L’éventail est suffisamment large pour créer une référence bibliographique hétéroclite.
  • proposition d’écriture à propos d’un élément tel « la première fois où je suis arrivée dans la chambre de… » ; ou bien encore « dès que j’ai enfilé ma blouse… »
  • temps d’écriture
  • temps de lecture et de partage à propos des textes : retour sur les mots utilisés, les images crées par ceux-ci.

La réflexion, à partir des textes écrits par les participant-es, s’enracine, dans le récit du soignant-e, conduit l’analyse de sa pratique sans jugement ni interprétation.

La formation aux écrits est la prise en compte de la dimension sensible engagée dans le soin. L’implication du registre émotionnel, sa reconnaissance, prend place, à sa place dans sa participation à l’acte de soin.

Il va s’agir pour l’animatrice, l’animateur de l’atelier de guider l’écriture nourrie de recueil de récits apportés par le soignant-e. Au préalable, en tant qu’animatrice de l’atelier, j’ai expérimenté l’écriture de mon propre récit de vie avec ses fêlures et ses souffrances. Ainsi que la formation à la supervision, analyse de pratique concomitante à l’engagement dans un travail psychanalytique. 

Le préalable et l’expérience de la pratique de l’écriture narrative en milieu de soin sont de favoriser des bienfaits comme accroissement de la créativité personnelle, de la connaissance de soi, de la compréhension des autres et une sensation de plaisir esthétique intense » ( Charon, 2015, p.18).

Cet atelier d’écriture s’inscrit dans la formation des soignants, il est parti prenant de l’approche du soin dans l’interaction crée par la relation où se rencontrent et s’ajustent des subjectivités au cœur du soin.

                                                                                                              Marie Haloux

Références littéraires

Références littéraires

de Kérangal Maïlys, Réparer les vivants, Paris, Verticales, 2014

McEwan Ian, L’intérêt de l’enfant, Paris, Gallimard, 2015

Références biblio-thérapeutiques

Berthoud Ella, Elderkin Susan, « Remèdes littéraires, se soigner par les livres », Paris, Jean-Claude Lattès, 2015,

Winkler Martin, « En soignant en écrivant », Indigène éditions, mars 2000,

Detambel Virgine, « Les livres prennent soin de nous. Pour une biblio-thérapie créative », Paris, Acte sud, 2015.

Woolf, Virginia, « De la maladie » in Essais choisis, Paris, Gallimard, (1926) 2015.

Références médecine narrative

Anne Fourreau, Aniches, Sipayat, Plate-forme d’édition anichoise, France, Région du Nord ), 2015

Charon, Rita, Narrative medecine : honoring the stories of illness, traduction

Goupy, François, Le Jeunne, Claire( dir.), La médecine narrative, une révolution pédagogique ?, Paris, Med-Line éd., 2007

Ricoeur, Paul, Temps et récit, 3 vol., Paris , Seuil, 1983-1985.

L’art-thérapie: l’importance de toucher

Je vous souhaite d’abord une année 2021 sensible, humaine, riche en contacts physiques, une année où nous pourrons à nouveau être proches, se toucher, s’embrasser, faire la fête !

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Imaginez que vous touchez les nuages !

Nous sommes un corps

Nous sommes déprimés quand nous ne nous touchons pas. En ce moment plus que jamais nous réalisons l’importance du toucher.

En tant que psychothérapie par le toucher, l’art thérapie par les arts plastiques permet de se réapproprier une sensibilité tactile. En touchant la terre ou la peinture, une mémoire tactile très ancienne se réveille .

Nous avons voulu oublier que nous sommes des animaux, que nous n’avons pas un corps mais que nous sommes un corps. N’oublions pas que ce qui définit notre humanité c’est notre ouverture au monde, notre dépendance à cet environnement dans lequel nous naissons.

Nous ne sommes pas des êtres purement intelligibles, coupés du monde extérieur, étrangers à la nature. Nous faisons partie de cette nature et nous en dépendons : nous avons besoin d’air, de nourriture, de lumière, de verdure, de fleurs, d’animaux, d’eau. La matière n’est pas sale, elle nous constitue. Nous sommes chair parmi les chairs, ouverts au monde avec d’autres. En constante interaction.

Acceptons cette dépendance ; la mort, la maladie mais aussi la vie, l’amour. Acceptons d’être fragiles et sensibles et transformons cela en force. Jamais nous ne deviendrons des êtres sans corps, jamais nous ne serons remplacés par des robots et nous ne le voulons pas.

Nous ne voulons pas communiquer par écrans interposés, nous voulons voir nos visages, nos sourires et nous toucher. N’acceptons pas cette déshumanisation qui fait le profit des puissances du net, désireuse d’accroître leur richesse quitte à ce que nous tombions tous en dépression.

Notre sensibilité a de la valeur et du sens

Soyons fiers de notre corps et de notre sensibilité qui ont toujours été dévalorisés depuis l’idéalisme platonicien rangeant le bien, la vérité du côté d’une âme sans corps, masculine. Rangeant le mal et la fausseté du côté du corps, de la nature, du féminin. Cette dévalorisation du corps et de la subjectivité, de l’affectivité est une stratégie de pouvoir. Car qui ne sait pas ce qu’il ressent, qui perd confiance dans son ressenti se cherche un maître et devient donc l’esclave de ceux qui prétendent détenir la vérité. Revendiquons la valeur de notre subjectivité, de notre sensualité.

Nous irons mieux en touchant

Ainsi dans cette tradition dans laquelle nous vivons encore et qui suit une logique d’exploitation et de domination, le toucher fait peur. Toucher c’est sale. C’est pourquoi certains rêvent de sexualité sans toucher, le sexe par Internet se développe.

Pourtant le psychanalyste Boris Cyrulnik a montré l’importance d’être en contact physique les uns avec les autres. Il a prouvé que lorsque nous nous isolons sensoriellement; par exemple lorsque nous déprimons et que nous voulons voir personne, cela crée des lésions neuronales. Dès que nous sommes à nouveau en contact avec d’autres, notre cerveau fonctionne mieux. Il a prouvé qu’un  bébé qui n’est pas touché ne se développe pas et finit par mourir. Si en ce moment nous avons besoins des ordinateurs, il ne faut pas nous y habituer.

Ne laissons pas s’installer une société froide et lisse comme l’écran. Prenons conscience de l’importance pour notre épanouissement du toucher. Les personnes psychotiques qui n’ont pas conscience des limites de leur corps par le toucher souffrent énormément.

Une thérapie par le toucher

Ainsi en art thérapie je propose une thérapie par le toucher. Il s’agit de retrouver un contact sensoriel avec la matière : la terre ou la peinture. La personne peint directement avec les mains et modèle  avec les mains retrouvant ainsi le toucher par lequel le petit enfant découvre le monde. Retrouvant cette part de jeu et de contact direct avec la matière, retrouvant cette créativité, cette spontanéité d’un rapport au monde par trop dicté par l’intellect de l’adulte qu’il est devenu. Un adulte ne se met pas les mains dans la peinture ? Pourtant il ira beaucoup mieux s’il le fait.

Mais cela lui semble dégradant, dévalorisant parce que ce qui a de la valeur est toujours placé sous le signe de l’immatériel, de l’intellectuel mais aussi du sec

Cécile Orsoni

Suite de l’article sur mon site

Ressentir, toucher, créer, comprendre, partager

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Stage d’art thérapie en petit groupe en 2018 avec Cécile Orsoni

Dans mes séances j’associe ressenti psycho-corporel, art-thérapie et psychanalyse ; thérapie non verbale et verbale: ressentir, toucher, créer, comprendre, partager

Fermer les yeux, respirer, lâcher prise

Le fait de fermer les yeux permet d’occulter son propre jugement  et celui des autres et donc permet de laisser parler le corps. C’est l’inconscient somatique qui s’exprime alors en images. La création n’est pas guidée  consciemment.  C’est un travail non verbal.

La relaxation par la respiration  les yeux fermés permet de rentrer dans un état modifié de conscience qui favorise le lâcher prise dans le travail avec la terre. Il m’arrive d’utiliser l’hypnose dans mes séances .

D’où cette sensation de rêve éveillé  ou naissent des images. Nous pouvons ensuite parler des images qui sont venues à cette occasion.

Ressentir de manière personnelle

Cet état modifié de conscience permet de se centrer sur son ressenti corporel et de se laisser guider par un rythme personnel  où les gestes des mains sont en harmonie avec la respiration et détente de tout le corps.

La lenteur est importante.

Il s’agit de se défaire d’une temporalité  corporelle liée à l’utilisation du corps pour les tâches quotidiennes pour retrouver la lenteur d’une temporalité personnelle biologique. Il s’agit  de ne plus se projeter dans le futur mais d’exister pleinement au présent.

 Lâcher l idée du  résultat permet de retrouver la dimension du jeu par lequel l’enfant expérimente le monde.

Le fait de travailler avec les deux mains en même temps  fait bouger tout le haut du corps et donc le cerveau droit en même temps que le cerveau gauche, la zone des affects en même temps que la zone intellectuelle. Je fais travailler au sol pour permettre pour permettre une gestuelle avec le bas du corps. Je fais peindre au sol ou au mur ce qui permet une expressivité de tout le corps, idem avec les deux mains et les yeux fermés au départ.

Une psychothérapie par le toucher

Nous abordons ici limportance du toucher dans cette thérapie que je propose  Se recentrer sur le toucher est favorisé par le fait de commencer les yeux fermés. Je pense que une de mes  spécificités d’art-thérapeute tient dans cette approche sensorielle par le toucher qui met en jeu tout le corps conjuguée aux yeux fermés.

Ce moment de contact avec la terre ou la peinture permet de retrouver l état psycho-sensoriel du bébé voire du foétus ou le moi est entièrement un moi-corps. Alors il n’y a pas de séparation entre le ressenti corporel et l’intellect .

le sentiment de réalisation de soi: créer

Lorsque la personne ouvre les yeux, arrive en général un étonnement puis souvent un sentiment de fierté d’avoir pu créer et donner forme à un vécu profond et personnel. L’objet concrétise une image de soi et il y a un sentiment de réalisation de soi. La personne se revalorise . L’ art thérapie permet la re-mobilisation des pulsions de vie par la création. Par  le re-investissent positif du monde , le plaisir d’être est retrouvé.

Les mots écrits de manière automatiques permettent de passer du non verbal au verbal avant la prise de parole. Ils sont une transition de l’inconscient vers le conscient.

la psychanalyse: le retour à l’enfance

La sensation physique des deux mains avec la terre renvoie chacun à l’enfance voire, il me semble, à la vie intra-utérine. Ce qui expliquerait dans les créations l’évocation de l’enfance et de la mer ( ou de la mère). En effet le bébé découvre le monde avec le toucher et dans l’utérus il prend conscience de lui-même grâce à ce toucher avec l’eau qui entoure tout son corps. La résistance qu’oppose l’eau au toucher de la main est similaire à la résistance que lui oppose la terre.

Ce toucher doux de la terre ou de la peinture renvoie aussi au contact avec la mère.  Ce contact avec l’eau qui caresse et masse est simultané à une perception totale d’un soi séparé et en relation  avec la mère. Plus tard ce sentiment d’existence par le toucher pour le  foétus continuera  avec les soins maternels  prodigues au bébé donc également  les caresses, puis par la découverte du monde en manipulant.

Ensuite vient l’interprétation  symbolique de la création et du ressenti pendant le processus de création.  Il s’agit de psychanalyse . J’essaie de voir avec elle ce qui se répète  de l’enfance dans sa création  et dans ce qu’elle a ressenti en créant, ce qui symbolise son histoire. Par l ’analyse de bloquages pendant le processus de création on peut aussi aider la personne à modifier un comportement en l’aidant à imaginer des alternatives  pour créer autrement: utiliser d’autres matériaux, couleurs, prendre son temps. ne pas s’obliger à..

Le partage avec l’autre

Arrive la  prise de conscience par le partage avec l’autre : le thérapeute et/ou le groupe. Chacun peut s’appuyer sur les projections  de l’autre pour découvrir dans sa création plus qu’il n’y voit. Les images (dessins, peintures, modelages, photos, théâtre-image) sont plus susceptibles de projections que les mots qui enferment un peu plus le sens.

Par les mots on crée du commun. Les histoires peuvent se partager et les vécus de chacun raisonnent avec ceux des autres. On peut sortir de sa solitude, de sa culpabilité,  de sa honte, c’est la dimension thérapeutique du social.

Cécile Orsoni art-thérapeute, psychanalyste https://www.cecileorsoni.com

Art thérapie et psychanalyse à distance

Cette période de confinement  nous met tous à l’épreuve. Plus que jamais nous devons faire preuve de créativité pour lutter contre la dépression. L’art thérapie a ici toute sa place ainsi que la psychanalyse. Créer et parler c’est être en relation symbolique avec l’autre. À défaut de pouvoir faire autrement, je continue les séances d’art thérapie et de psychanalyse par téléphone . Ces séances me soutiennent et soutiennent les personnes : la relation continue.

L’oubli du corps et de la sensibilité

Plus que jamais nous réalisons notre besoin d’être en contact physique avec l’autre, en relation charnelle et non pas virtuelle parce qu’une relation humaine est une relation corps et âme et que l’un et l’autre ne peuvent se dissocier sous peine de déshumanisation. Le Corona virus nous fera peut-être réaliser qu’ aucune technologie, aucun robot, aucun e-mail ne saurait remplacer la rencontre entre deux êtres humains, en chair et en os. Lorsque le confinement prendra fin nous devrons tirer les conséquences de cette prise de conscience et lutter contre la déshumanisation croissante de la société et des relations humaines.

L’ordinateur nous fait oublier que nous sommes un corps en relation constante avec l’autre et la nature. Nous ne sommes pas des êtres tout-puissants capables de vivre sans les autres et sans cette nature que nous sommes en train de détruire. Respecter son corps, sa temporalité incarnée , respecter la nature et les animaux , c’est se respecter en tant qu’être humain doué de sensibilité. C’est accepter aussi que nous puissions être malades et confrontés à la mort, ce que la course internationale au profit veut nous faire oublier . Non l’hôpital, les maisons de retraite ne doivent pas  être des lieux de profit mais des lieux de soins ou le respect de l’humain doit primer. Arrêtons cette course pour retrouver notre sensibilité, être en harmonie avec notre corps, les autres, la nature. Acceptons notre affectivité c’est-à-dire notre ouverture au monde.

Psychanalyse et voix

Le langage du corps et du visage manquent mais la voix permet quand même une psychanalyse attentive qui passe par les mots, les intonations, les silences. Les émotions sont perceptibles à travers la corporéité de la voix que ce soit la mienne ou la vôtre. A mon sens la voix crée une relation plus profonde que la visioconférence qui est sans cesse parasitée par les problèmes technologiques comme le décalage du son et de l’image.

Vous pouvez dessiner, peindre, modeler chez vous et pour ceux qui ont accès à la nature, faire du land art c’est-à-dire créer  avec des matériaux naturels. Vous pouvez mettre en scène vos créations et envoyer des photos juste avant la séance pour que nous puissions en parler.

La photographie devient alors un moyen d’expression créatif supplémentaire puisque vous vous exprimez aussi dans la prise de vue, le cadrage, la lumière, la mise en situation de vos oeuvres. Le choix des photos envoyées a aussi un sens. Lorsque nous sommes au téléphone, vous pouvez parfois dessiner et m’envoyer la photo en cours de séance.

Une relation thérapeutique à distance ?

Même si vous créez seuls chez vous la relation thérapeutique ne s’interrompt pas dans le sens où je suis présente symboliquement dans ce moment de création. En effet vous savez que vous aurez à m’envoyer des photos. Bien que je ne sois pas physiquement présente à ce moment-là, je suis présente à votre esprit .L’acte de création peut donc continuer à s’inscrire dans le cadre de la relation thérapeutique.

Il convient quand même d’être prudent dans ce dispositif étant donné que je ne peux pas vous accompagner au moment de la création. Les créations ne sont donc pas obligatoires entre chaque séance: il faut que vous « le sentiez »

Les séances par téléphone durent une heure ou deux , nous expérimentons pour voir la durée qui nous convient.

Cécile Orsoni, art-thérapeute, psychanalyste https://www.cecileorsoni.com